Code, code, code ! Souvent, on pense qu’il suffit de maîtriser le « code » (ce qui en fait un objet quasi-sacré…) afin de contribuer à des projets libres, et pourtant ! Si les codeurs (ou programmeurs) font la plus grosse partie du travail, le monde du libre a besoin de toutes les bonnes volontés. Tour d’horizon de ce que je réponds aux « non-initiés » qui, souvent, me demande comment ils peuvent contribuer au développement du logiciel libre !

Utiliser du logiciel libre !

Eh bien oui ! La façon la plus simple et la plus massive de contribuer à l’essor de l’opensource est tout simplement d’utiliser des produits opensource ! Utiliser LibreOffice Writer comme traitement de texte ; dessiner avec Krita ; faire de la modélisation 3D avec Blender ou FreeCAD ; gérer le budget de la famille avec Grisbi ; jouer à MegaGlest, Battle for Wesnost ou Flightgear ; autant de façon de contribuer au logiciel libre par son utilisation !

Tester et déclarer les bogues !

Comme vous utilisez le produit, vous savez que, parfois, il plante quand vous réalisez une certaine action, ou alors que cette action ne donne pas le résultat escompté…

N’hésitez pas alors à prendre contact avec les développeurs et dites le leur : les développeurs comptent sur le retour des utilisateurs de leurs logiciels ! Déclarer un bug permet au développeur de perfectionner son application et, comme le code est ouvert, la modification prend, le plus souvent, assez peu de temps !

En règle générale, chaque projet libre est accompagné d’un lien (souvent dans la rubrique Aide), permettant de signaler les bogues. Rendez-vous y, enregistrez vous et indiquez le problème avec force de détails. Rappelez vous toujours qu’il faut préciser la version de l’application ainsi que les spécificités liées à votre matériel : cela permettra aux développeurs de reproduire pour mieux corriger le désagrément constaté !

Écrire de la documentation

Chaque projet libre à besoin de bonnes volontés afin de rédiger une documentation complète, claire et surtout : compréhensible !

Les développeurs manquent souvent de temps pour pouvoir écrier la documentation ; en outre, ils ont parfois tendance à rester bien trop « techniques » pour l’utilisateur lambda ; aussi, vous, en tant qu’utilisateur lambda de l’application, êtes sans doute la personne la mieux indiquée afin de créer un accompagnement complet à l’utilisation du programme. La création d’une documentation est souvent pleine de liberté, vous pouvez tout d’abord reprendre les notes des développeurs afin de les clarifier, d’en simplifier le langage ; vous pouvez également y ajouter des images, des captures d’écran, des tutoriaux… Enfin, si certains aspects du projet ne vous paraissent pas clairs, n’hésitez pas à vous tourner vers la mailing list ; lorsque vous obtenez la réponse à votre questionnement, enrichissez en votre documentation. À force de participer aux fils de discussions, vous verrez que, lorsqu’ils auront compris ce à quoi vous vous êtes attelé, développeurs et utilisateurs du programme auront à coeur de vous répondre aussi vite et précisément que possible.

Traduire

Il y a probablement de très nombreuses personnes qui utilisent le même programme que vous et qui ne parlent pas la langue dans laquelle ce dernier est distribué. Si, dans vos compétences, vous parlez couramment une langue étrangère, contactez les équipes de développement ou de documentation et proposez leur vos services : vous pourrez sans doute traduire l’interface, la documentation, voire le site web officiel du projet.

Créer de la matière pour les développeurs

D’accord, vous ne savez pas coder, mais cela fait-il pour autant de vous quelqu’un d’incapable d’apporter sa contribution au développement logiciel du projet ? Non ! Vous aimez le monde de l’audio et êtes capable de créer des animations sonores ? Profitez en afin de communiquer aux développeurs une de vos créations afin de remplacer la musique du splash screen qui vous horripile tant ! Vous savez dessiner des interfaces dynamiques et simples d’utilisation ? Envoyez un modèle aux codeurs, ils verront que votre menu est plus accessible et plus « user-friendly » que celui actuellement en place ! Icônes, sons, tournures de phrases, boutons… les créations possibles et nécessaires au développement des projets libres sont légion, vous avez donc largement le choix ! Cela peut même aller jusqu’à la création d’images, de programmes connexes (gui, …), de tutoriaux statiques ou dynamiques, de guides d’installation, de livres…

Vous pouvez utiliser, pour vos créations, une licences Creative Commons BY-SA afin de vous assurer que votre contenu ne sera réutilisé que sous licence libre.

Propager la bonne parole

Pour permettre le développement des projets opensource, il faut d’abord que le grand public soit au courant de leur existence ! Le budget communication étant souvent inexistant dans ce type de projet, c’est à vous, utilisateur, de faire la promotion du logiciel. Pour cela, inutile toutefois de sauter sur les utilisateurs potentiels afin de les forcer à utiliser telle ou telle autre application, contentez vous de leur dire, voire de leur montrer, ce que vous utilisez et le résultat que cela vous permet d’obtenir : une retouche d’image faite avec Gimp impressionnera toujours un designer qui a payé une fortune pour sa licence Photoshop… ou un joli blog WordPress (hum…) fera baver le copain chef d’entreprise qui vient de signer un gros chèque pour le site de sa boite…

Donner

Même dans le libre, l’argent reste le nerf de la guerre ! On constate que, souvent, avec de l’argent, les projets avances plus vite, les bogues corrigés plus rapidement, les graphismes et conforts d’utilisation plus nombreux… Le pouvoir du Libre est que personne n’est obligé de donner de l’argent ; toutefois, si vous le pouvez et si vous le voulez, les projets s’accompagnent souvent soit d’un lien (parfois PayPal) de collecte, soit de possibilité de « rémunérer » automatiquement le projet en versant, chaque mois, une somme modique. Cette seconde solution est souvent la préférée des développeurs puisque, si le montant total n’excède pas celui de la première option, elle leur permet de pouvoir planifier certaines actions puisqu’ils savent à quel montant s’attendre et dans quels délais.

 

Voici pour ces quelques indications qui, je n’en doute pas, ne relève pas de l’exhaustivité ; toutefois elles devraient donner quelques indications à ceux qui veulent aider à la diffusion du logiciel libre dans ses créations comme dans son esprit. Il existe sans doute d’autres façons d’aider, n’hésitez pas à en enrichir cet article dans vos commentaires, c’est aussi ça, le Libre !

 

Enjoy ;)